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Résultats des suivis chimiques et biologiques

Le bon état des cours d’eau, fixé à 2027 sur le bassin versant de la Seiche, est évalué à partir de la qualité physico-chimique et de la qualité biologique (poissons, invertébrés, diatomées (micro-algues) et plantes aquatiques).

Le suivi de la qualité montre qu’aucun des cours d’eau ne respecte le bon état. Les pesticides, le carbone organique, les nitrates, le phosphore et la morphologie du lit mineur constituent les principaux paramètres déclassants.

**Cliquez sur le cours d’eau pour voir les résultats**
ARDENNE	BAS MESNIL	ISE
LOROUX	ORSON	PLANCHE AUX MERLES
PRUNELAY	QUINCAMPOIX	RICORDEL
SEICHE AMONT	SEICHE MEDIANE	SEICHE AVAL
TELLE	YAIGNE	RUISSEAU DE LA GUERCHE

Données brutes du suivi qualité des eaux 2018 du syndicat du bassin versant de la Seiche :

Tableau Excel téléchargable en cliquant sur le lien suivant : http://www.syndicatdelaseiche.fr/IMG/xlsx/RESULTATS_BRUTS_SQE_-_2018.xlsx

LA QUALITÉ PHYSICO-CHIMIQUE DE L’EAU

La notion de pollution de l’eau cache une réalité plus complexe. La pollution de l’eau est un terme général qui désigne plusieurs formes d’agressions contre l’écosystème aquatique, principalement causées par des activités humaines en milieu urbain, industriel, récréatif ou agricole :

la pollution par la matière organique, en savoir plus ;
la pollution par les fertilisants (nitrate et phosphore) en savoir plus ;
la pollution toxique (pesticides, antibiotiques, solvants, métaux lourds, hydrocarbure...) en savoir plus ;
la pollution microbienne (bactéries ou virus issus de déjections humaines ou animales) ;
la pollution thermique par l’augmentation de la température de l’eau par un rejet industriel ou d’assainissement, ou par des modifications morphologiques du cours d’eau (ouvrage transversaux, élargissement du lit, déboisement des rives, détournement des écoulements dans un plan d’eau). Même de faibles changements de température peuvent avoir des effets sur la faune aquatique, notamment sur des espèces plus sensibles, comme la truite.

Les Nitrates et l’Ammonium

Les nitrates et les autres éléments nutritifs comme le phosphore perturbent l’écosystème des rivières en modifiant la composition et la diversité de la faune et de la flore aquatiques (insectes, crustacées, poissons, algues ...).
Les flux de nitrates arrivant dans la baie de la Vilaine provoque également des conséquences grave sur la faune estuarienne (risque de mortalité de la faune).

Jusqu’en 1970, les concentrations maximales dépassaient rarement les 10 mg/l. Avec l’accumulation des nitrates dans les sols agricoles, les pics hivernaux ont dépassé régulièrement les 80 mg/l dans les années 1990. Depuis une quinzaine d’années, grâce aux efforts des agriculteurs et aux programmes de réduction de la pollution des eaux, on observe une baisse des pics hivernaux. Toutefois, les concentrations hivernales observées sur le bassin de la Seiche (> 50 mg/l l’hiver) restent parmi les plus importantes en Bretagne.

L’été, les concentrations en nitrate sont plus faibles mais restent importantes sur certains cours d’eau. Ces nitrates sont issus des rejets directs des eaux usées et des effluents agricoles.

Une partie de ces nitrates est fortement consommée l’été par le phytoplancton et les plantes aquatiques, notamment sur la Seiche aval et médiane où se situent des ouvrages transversaux (étang de Carcraon et de Marcillé-Robert, clapets hydrauliques des moulins ...).

Le suivi de l’ammonium (NH4⁺) permet d’observer les pollutions issues des rejets d’assainissement collectif. Une augmentation du pH de l’eau (par l’augmentation de la température) peut produire de l’ammoniac très toxique pour les poissons.

Le Phosphore

Les végétaux ont besoin du phosphore pour se développer. Lorsqu’il est présent en trop grande quantité dans nos rivières, et en particulier quand les températures sont élevées, le phosphore engendre un phénomène d’eutrophisation qui se traduit par un fort développement des plantes aquatiques et du phytoplancton (eau verte, lentilles d’eau …). La décomposition de cette végétation va consommer l’oxygène dissous présent dans l’eau, nécessaire à la vie aquatique.

Des pics de phosphore essentiellement liés aux produits lessiviels et aux stations d’épurations, étaient systématiquement mesurés en périodes estivales jusque dans les années 1990. Ces pics ont fortement diminué avec l’évolution des normes sur les rejets des stations.

Cependant, nous pouvons encore observer de fortes concentrations sur certains cours d’eau en période de pluie (phosphore issu de l’érosion des sols agricoles) ou l’été en période de basses eaux (rejets directs par l’assainissement collectif et individuel, rejets industriels et agricoles).

Quatre cours d’eau se différencient en raison des fortes concentrations en phosphore dissous issues de pollution directe (assainissement, effluents agricoles et industriels) : la Planche aux Merles, la Seiche dans sa partie centrale (en aval de l’étang de Carcraon), les ruisseaux du Loroux et de l’Yaigne.

La Matière organique

La matière organique présente dans les cours d’eau peut être issue :

de l’érosion des sols agricoles et des berges ;
de matériaux végétaux et animaux dégradés ;
de substances organiques provenant de divers effluents d’assainissement, industriels ou agricoles.

Les pollutions organiques sont très fréquentes sur les cours d’eau du bassin de la Seiche. Elles provoquent un envasement du fond du lit mineur et privent les habitats nécessaires à la vie de certains invertébrés et poissons. La décomposition de cette matière par des bactéries entraîne une diminution importante de l’oxygène dissous dans l’eau et nuit à la vie aquatique.

Ces pollutions sont accentuées par les différents travaux réalisés sur les cours d’eau (ouvrages transversaux, curage des ruisseaux, déboisement des berges...).

Le coût de traitement des eaux riches en matière organique est très élevé.

Les plus fortes concentrations en carbone organique dissous sont mesurées suite à une période de précipitations (ruissellement des sols).

Les Pesticides

Les pesticides (leurs molécules actives, et leurs adjuvants qui augmentent l’efficacité du produit) sont des produits chimiques non naturels servant à éliminer les organismes indésirables tels que les insectes (insecticides), les végétaux (herbicides), etc. Ils sont utilisés en agriculture et en entretien des jardins privés et des espaces publics.

Les pesticides se dégradent lentement dans le sol et peuvent s’accumuler dans l’eau, les sédiments et les organismes aquatiques.

Des concentrations ponctuelles et importantes de pesticides dans les cours d’eau peuvent avoir un effet immédiat sur la faune aquatique (intoxication et mortalité). A plus long terme, l’exposition permanente et l’accumulation des pesticides dans la chaîne alimentaire impactent la vie aquatique (malformations, altération de la reproduction …).

Le suivi des pesticides sur le bassin versant de la Seiche montre une baisse générale des concentrations pour la plupart des molécules depuis une dizaine d’années (sauf pour le produit de dégradation du glyphosate : l’AMPA), mais la situation reste préoccupante :

détection d’une grande diversité de molécules à chaque prélèvement (dépassement très fréquent des 0.5 µg/l) ;

présence de molécules interdites (parfois depuis 2003) et de leurs métabolites (Atrazine, Métolachlore, Diméthenamide...) ;

présence de pics élevés en concentration pour certaines molécules actives et leurs molécules de dégradation (AMPA, Glyphosate, Isoproturon...) ;

Liste des 40 molécules les plus détectées

Nombre de molécules déctéctés et somme des concentrations par prélèvement en 2017

Dépassements des concentrations > 1µ/l sur l’ensemble des stations en 2017

LA QUALITÉ BIOLOGIQUE DES COURS D’EAU

Quatre indices biologiques ont été choisis pour caractériser les peuplements et la qualité des cours d’eau :

L’indice invertébrés sur 14 cours d’eau. Cette méthode fournit une information sur la qualité physico-chimique de l’eau mais également sur la qualité des habitats de la rivière.

Les invertébrés (insectes, crustacés, vers, mollusques ...) constituent un maillon essentiel de la chaîne alimentaire de l’écosystème aquatique, notamment pour la plupart des poissons. Une variation importante de leurs effectifs a donc des répercutions sur la population piscicole.

L’indice diatomées sur 14 cours d’eau. Cette méthode permet de caractériser la qualité physico-chimique de l’eau, les diatomées étant peu sensibles aux habitats présents.
Les diatomées correspondent à une classe d’algues brunes (organismes photosynthétiques). Ce sont des organismes microscopiques et unicellulaires, formant un groupe bien caractérisé, munis d’une enveloppe siliceuse.

L’indice poissons sur 5 cours d’eau. De nombreuses espèces de poissons sont particulièrement sensibles à la qualité de l’eau (oxygénation, pollutions diverses ...) et à la qualité morphologique de la rivière. Le peuplement piscicole nécessitant une bonne diversité des habitats pour accomplir l’ensemble de leur cycle biologique (diversité des écoulements, des hauteurs d’eau et du nombre d’abris (sous berges, branchages, fosses, radiers, etc.).

L’indice plantes aquatiques sur 14 cours d’eau. Les plantes aquatiques se caractérisent par une sensibilité à la qualité de l’eau mais également à la diversité des écoulements.

Le principe de ces indicateurs est d’évaluer par échantillonnage la population, son abondance et sa nature, ainsi que la présence ou l’absence d’espèces sensibles aux pollutions et aux changements d’habitats. On compare ensuite cette population à une population de référence d’un cours d’eau en bon état.

En 2011, la qualité biologique des cours d’eau du bassin de la Seiche, obtenue à l’aide de ces quatre indices, est globalement médiocre en raison de la mauvaise qualité physico-chimique de l’eau associée à une forte dégradation physique des cours d’eau. La qualité et la diversité des habitats aquatiques sont très pauvres pour la majorité des cours d’eau (berges abruptes et homogènes, lit rectifié, creusé et élargit, écoulements homogènes lents, fond du lit envasé, etc.).